Si toute cette histoire était un défi personnel ? Dans un sens, oui, ce l’était. Alors que dans l’autre non. Mi Hwan lui-même n’avait pas vraiment d’explication à ça. Chaque fois qu’il apercevait Jun Hae, il se devait d’aller le voir, de lui parler. Et à chaque fois, il sentait son cœur battre un peu plus vite, bien qu’il ne laissait rien paraître. Il savait parfaitement que son affection pour le leader d’Eodum avait évoluée. Il en était certain. Toutefois, il savait qu’elle n’avait pas évoluée dans le sens qu’il aurait voulu. Qu’ils auraient tous les deux voulu. Parce que ça ne lui faisait pas peur ? Au contraire, c’était peut-être la seule chose qui lui faisait vraiment peur, en ce moment. Le fait de peut-être perdre Jun Hae s’il en faisait trop. S’il allait trop loin … Risquer son amitié, ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Le brun était sans aucun doute son seul et unique véritable ami, le perdre ne serait pas apprécié, probablement autant pour lui que pour Jun. Dans un sens, ce n’était pas un défi personnel. Ce n’était pas plus un pari. Et de toute façon, il ne l’aurait probablement pas fait, même si l’attirance était présente. Même si Jun Hae était, en lui-même, tout un défi. Après tout, qui était le mieux placé pour mettre la main sur le plus vieux ? Lui. Qui en savait beaucoup plus que tous les autres sur le prince d’Eodum ? Lui. Mi Hwan prenait un malin plaisir à regarder les jeunes demoiselles, assises dans la court de l’université, parlant de son meilleur ami. Ce que les gens pouvaient juger rapidement, et sans connaître. « Jun Hae ? Tu devrais laisser tomber maintenant, ma chère, tu ne réussiras probablement pas à seulement essayer de lui parler. Pas tant que ce Mi Hwan sera dans les parages … » Parce qu’il avait l’air d’un chien de garde ? Imposant, ça il l’était. Lorsqu’on le connaissait, c’était moins le cas. Le fait qu’il soit à Eodum n’arrangeait pas les choses. Mi était intelligent, ça se savait. Il n’étudiait pas en médecine pour rien. Mais le simple fait que ça confrérie soit celle d’Eodum lui enlevait tout de suite de la crédibilité. Et surtout de la sympathie. « Je te gage que Soo Hun pleurera lorsqu’elle reviendra. Elle n’aura même pas le temps de lui dire son prénom … » Ça le faisait rire, oui. Rire de voir que les gens portaient sautaient aux conclusions si facilement. Parce qu’au contraire, Jun Hae n’était pas intouchable.
Les yeux du plus jeune se posèrent lentement sur son ainé, épiant chacune de ses réactions. La tête qui glissait vers l’arrière, la jolie couleur rougeâtre qui lui montait si facilement aux joues … Il avait la preuve que Jun n’était pas intouchable. Pourquoi réagissait-il ainsi alors qu’au départ, il semblait totalement troublé ? Pourquoi rougissait-il, en fait … La suite était tracée, pour lui. C’était presque clair. À simplement voir les réactions de son ami, c’était clair. Pourtant.. Pourtant, Jun Hae réussit à le surprendre. Son cœur se mit à battre beaucoup plus rapidement – trop rapidement, en fait – lorsqu’il sentit le plus vieux se pencher sur lui, calquant la même position que lui-même avait adoptée quelques secondes plus tôt. « Mi Hwan .. tu .. » Je ? Je fais tout de travers ? Il le savait. Il s’en fichait. Son regard avait reprit ancrage au niveau de ses lèvres. Il devait faire quoi, maintenant ? Céder à tout, ne pas penser et se laisser aller ? Jamais.
« Je.. embrasse moi. S'il te plaît .. »Quoi ? Le brun reposa les yeux dans ceux de son ami, surpris. Ça le prenait de court, en fait. Mi Hwan avait beau avoir une idée toute faite de la suite, ça, il ne s’en attendait pas. Il ne pensait pas … que Jun se laisserait faire si facilement – même s’il ne se laissait pas vraiment faire. Et puis … C’était ce qu’il voulait depuis le début, non ? Pouvoir le toucher, le sen tir tout près de lui, l’embrasser … Non ? Il ne savait plus. Il ne voulait pas savoir, en fait. Pas là. Parce que sérieusement, il ne savait plus quoi faire.
Il lui avait répondu, bien que ce fusse totalement inutile. Ils s’en foutaient tous les deux, ils voulaient simplement que tout se termine, non ? Mi Hwan laissa l’une de ses mains remonter contre le dos de Jun, laissant encore une fois le bout de ses doigts frôler son chandail. Des gestes, tous moins concrets les uns que les autres. Incertain. Déstabilisé. Possible, ironiquement incroyable. Sa main glissa contre la nuque du plus vieux, glissant contre son cou pour rejoindre sa joue, relevant son visage avec douceur. Ses doigts détaillèrent ses lèvres, glissèrent contre sa mâchoire pour revenir se poser contre sa joue. Mi rapprocha son visage. Il laissa ses lèvres frôler celles de Jun. Laissa son souffle se mêler au sien. Sentit même son cœur rater un battement lorsqu’il sentit quelque chose vibrer contre sa cuisse. Hein .. ? Sa tête retomba directement sur le matelas lorsque la vibration revint une seconde fois. Il glissa sa main dans la poche de son jean, ressortant son portable pour y lire le message. Le plus jeune laissa l’appareil tomber sur le lit avant de reposer les yeux sur Jun.
Se relever fut un jeu d’enfant vu le poids plume de son ami. Hwan passa une main dans ses cheveux avant d’attraper une veste sèche, l’enfilant rapidement. C’était tellement lâche de partir ainsi. Il n’avait pas osé. Non, il n’en avait pas eu le temps. La prochaine fois, il enlèverait la batterie … Le brun glissa ses mains dans ses poches avant de se retourner, laissant ses yeux se poser au sol. Jun Hae avait prit la peine de se redresser. Éviter de le regarder ? Oh, maintenant, tout prétexte était bon.
▬ Ne m’attend pas. Je risque de ne pas revenir …
Un semblant de sourire sembla se dessiner sur son visage lorsque ces yeux se posèrent sur son téléphone, encore à plat sur le lit. Il en aurait de besoin. Il marcha lentement vers le lit, attrapant l’appareil pour le fourrer dans la poche de son pantalon. Il sembla se relever, prêt à partir. Sa main reglissa toutefois contre la gorge du plus vieux, relevant son visage, lui permettant de l’embrasser. Trop doucement. Trop peu longtemps. Trop … tout.
Le sourire sembla s’étirer. S’effaça bien rapidement. Disparu aussi vite que lui-même lorsqu’il referma la porte derrière lui, laissant tout le reste de côté. Pour plus tard …